SI ...
Si ton ciel est voûté, ton horizon trop bas,
Sur l'aile du frisson qui anime les eaux,
Laisse aller ton radeau, laisse guider tes pas
Par l'amour foisonnant dans le vent de mes mots.
Souviens toi que tu vis la lumière à mes yeux,
Tu en ouvris la porte, et du seuil du regard,
Tu découvris mon coeur ouvert sur d'autres cieux.
Souviens toi de ta vie ; jamais il n'est trop tard.
Ce n'est pas quand surgit le sceptre du hasard
Que tient en sa main roide un commandeur suprême,
Qu'il faut venir à naître ; ils furent des milliards,
Ceux qui se réveillèrent morts dans l'aube blême.
Si ma peau qui vieillit plaît encore à tes doigts,
Pétris moi comme argile et fais de moi la forme
Qui convient à ton corps, avant qu'il ne s'endorme,
Epuisé par l'amour qu'il excite de moi.
Fais de moi ton amant, apprends de moi l'amour,
Prends la vie à la mort ; donne toi sans détour.
Que ma braise sertie au foyer de ton âme
Rallume en ta mémoire d’inextinguibles flammes.
A moins que lassée de trop de souvenirs,
Tu ne préfères à vivre, t'enfermer dans ton nid,
Là haut, sur la montagne, au-delà du partir,
Là où le vent souffle ses rimes infinies.
Théo
2004