Fleur du mâle
Le soleil allumait les vagues en myriades ;
Les ramiers roucoulaient dans les tamariniers,
En éternel écho au chant des mariniers.
Tes cheveux t’habillaient d’une ébène en cascade.
Poséidon plantait dans ta chair succulente
Mille tridents d’écume à la mousse lubrique.
Les bateaux attendaient, amarrés dans les criques,
Que s’apaise le rut des eaux incandescentes.
Tu sortis d'une lame en extase amoureuse,
Vénus, qu’un dieu marin inonde de semence,
Et tu offris ton corps de native indécence
Au désir façonné par ta bouche pulpeuse.
Et l’océan portait une étrange rumeur,
Tandis que j’accordais sur ta peau de basane
L’archet dur de mon corps aux marées océanes,
Qui laissent sur la grève leur sel et notre odeur.
Théo
Janvier 2005/mars 2009