Faute d'inspiration, je me rabats sur les "vieux" textes. L'oubli est le triomphe de la mort, alors je n'oublie pas.
Toi, quand tu chantais
Toi, quand tu chantais, la maison souriait ;
L'enfant aux yeux mouillés oubliait de pleurer
Et s'en venait offrir son front à tes baisers.
Toi, quand tu chantais ; toi, quand tu vivais.
J'entends encore le bruit de ces trois bracelets,
Un pour moi, deux pour eux, aujourd'hui dispersés.
C'est le dernier soupir que tu nous as laissé :
Le chant du bracelet, quand tu nous as quittés.
Toi quand tu parlais du Père dans les cieux,
Lumière dans les yeux, tu disais : il m'attend.
Nous aurions bien aimé qu'il prenne un peu son temps :
Il y a des aurores qui peinent à croire en Dieu.
Toi, quand tu riais et que tes yeux brillaient,
Toi, quand tu aimais jusqu'au bout de tes forces,
Toi quand tu pleurais entre l'arbre et l'écorce,
Toi, quand tu souffrais et que mon cœur criait.
Ce piano muet a conservé ton âme,
A son clavier sans doute l'empreinte de tes doigts ;
Chopin n'est pas très loin lorsque je pense à toi.
Toi, quand tu jouais, tu en tirais des larmes.
Toi, quand tu chantais, la maison souriait ;
L'enfant aux yeux mouillés oubliait de pleurer
Et s'en venait offrir son front à tes baisers.
Toi, quand tu chantais ; toi, quand tu vivais.
Théo
2003