Attente
Qu’il est long de mourir à la vie qui attend
Au bord d’un fleuve où danse l’ombre qui se noie,
Au passage du temps qui se fraye une voie
Dans les jours dénoués qui filent au couchant.
Quand verrai-je un soleil en son cerne éclatant
Sans me brûler les yeux ? Et le sel se changer
Dans la vague marine en femme vahiné ?
Quand saurai-je l’embrun des chemins d’océan ?
Le certain d’un amour est qu’il mourra demain
Ou sera l’éternel ; et qu’on vivra de lui,
Comme vit de la pluie cette fleur au matin,
Ton visage où se joue cette larme qui luit.
Le sombre apprêt du soir couvre d’un manteau dur
La plaine embarrassée de fantômes en marche ;
De leurs cheveux tressés des arbres font une arche
Aux ombres du passé, et l’une a ton front pur.
Théo
février 2011