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  • : L'archipel de Théo
  • : M'évader, rêver, crier, en un mot écrire ! Modeler la vie avec des mots et les partager avec ceux qui s'évadent, qui rêvent et qui crient. Partager les coups de coeur ou de colère aussi.
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Bienvenue à vous, qui aimez les mots, les voyages et le rêve ...
Je fais mienne cette phrase de René CHAR  : 

"La  poésie me volera ma mort"

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8 mai 2008 4 08 /05 /mai /2008 19:36





Quelques mots de présentation sur YEATS, empruntés
à Patricia BOJU :


William Butler Yeats (1865-1939)



« L'oeuvre de ce poète irlandais, né à Dublin est profondément enracinée dans les mythes, les légendes, les contes de fées, et les dieux de la tradition gaélique ; […] elle témoigne aussi des passions et des aspirations qui l'animèrent sa vie durant. Ces symboles, dont Yeats écrivait qu'ils sont "la seule expression d'une essence invisible, une lampe éternelle qui a pour correspondance une flamme spirituelle", s'il les emprunte à la tradition de son pays (la Rose évoque la beauté et l'Irlande; le noisetier, la sagesse, l'arbre de la connaissance du bien et du mal; le cygne, la beauté immuable.), il les enrichit par une signification plus intime, ancrée au plus profond de sa vie. Par le symbole, Yeats réagit contre une connaissance du monde rationnelle, qui lui semble incomplète, car pour lui "le rôle de la tête est de faire sans cesse la révérence au cœur".

Les femmes furent d'ailleurs une de ses sources d'inspiration essentielles: entre autres, Maud Gonne qui né répondit pas à son amour, Lady Gregory qui deviendra sa confidente et protectrice, George Hyde-Leeds, de trente ans sa cadette qui lui apporta finalement équilibre et sérénité.

Mais ni son œuvre ni sa vie ne furent pour autant séparées des événements historiques et politiques dont il fut contemporain, et qui lui ont inspiré de nombreux poèmes ("les funérailles de Parnell", "Les Pâques sanglantes de Dublin", etc). Ardent défenseur de la littérature gaélique, Yeats a contribué largement à la faire revivre, en fondant "la Société Littéraire Irlandaise", l'"Abbey Theatre", et plus tard, grâce à la notoriété internationale que lui avait apporté le prix Nobel, en attirant l'attention, en participant à de nombreuses conférences et entretiens radiodiffusés, sur la culture irlandaise..

Il écrira inlassablement jusqu'à la veille de sa mort. Fin 1938, à Cap Martin, dans un état de santé délabré, il écrit: "Je suis heureux et, je crois, plein d'une énergie dont je désespérais. Il me semble avoir trouvé ce que je voulais. Quand j'essaie de tout mettre en ordre dans une formule, je dis: L'homme peut incarner la vérité mais il ne peut la connaître. Il faut que je l'incarne dans l'achèvement de ma vie. L'abstraction n'est pas la vie; partout elle témoigne de ses contradictions. On peut réfuter Hegel mais pas le Saint ni la Chanson de quatre sous." C'est le 28 janvier de cette même année, à Roquebrune, que Yeats rejoint le monde chimérique des fées et des légendes irlandaises. »

Patricia BOJU, pour l'ACP.



Voici maintenant une traduction libre que j’ai réalisée de deux textes de Yeats . Aucun souci de prosodie, seules comptent la mélodie et la fidélité à l’esprit du texte.


***



Au bas du jardin des saules

(Down by the salley gardens)


Au bas du jardin des saules, j'ai rencontré mon amour ;
Elle passait le jardin des saules, petit pied comme la neige.
Me demanda l'amour simple des feuilles qui poussent sur l'arbre ;
Mais moi, jeune et fou que j'étais, ne l'ai pas voulu comprendre.

Dans un champ près la rivière, je me tins avec mon amour ;
Et sur mon épaule penchée, elle posa sa main comme la neige.
Me demanda la vie simple de l'herbe qui pousse sur les barrages ;
Mais j'étais jeune et j'étais fou, et depuis lors je pleure.


***


Les cygnes sauvages de Coole


(The wild swans at Coole)



Des arbres dans leur beauté d'automne,
Des sentiers secs dans les sous-bois,
Et l'eau reflète un ciel paisible
Sous la pénombre d'octobre ;
Sur l'eau qui s'épand au coeur des pierres,
Il y a cinquante et neuf cygnes.

Dix-neuf automnes sont tombés sur moi
Depuis que je les compte ;
Et je les vis, avant que d'en avoir fini,
Tous soudain s'envoler
Et s'égailler en ronde aux grands anneaux brisés
Sur leurs ailes bruyantes.

J'ai regardé en face ces êtres de lumières,
Et désormais mon coeur en souffre.
Ainsi tout a changé, depuis qu'au crépuscule,
J'entendis battre sur ce rivage,
A mon prime passage,
Les cloches de leurs ailes au-dessus de ma tête,
Qui ont allégé mes pas.

A jamais inlassables et coeur contre coeur,
Ils explorent le froid des courants âmes-soeurs,
Escaladent le ciel ;
Leurs coeurs n'ont pas vieilli ;
Où qu'ils veuillent errer, où qu'ils aillent rêver,
Conquètes et passion
Sont toujours avec eux.

Mais voici qu'ils dérivent au calme de l'eau,
Mystérieux et beaux ;
Au milieu de quels joncs vont-ils construire un nid,
Aux rives de quel lac, au bord de quel étang
Vont-ils nous éblouir,
Quand un jour m'éveillant
Je verrai qu'ils ont fui ?


Traduction J-M Serre , 2003


***

Musique :
midishrine.com/midi/20762.mid
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commentaires

T
<br /> Oui, j'avais compris ...<br /> <br /> <br /> Aucun souci, merci de votre passage <br />
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C
<br /> Le commentaire précédent est ici par erreur, il correspond au billet sur Louise Labé et Olivier de Magny...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Toutes mes excuses.<br /> <br /> <br />  <br />
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C
<br /> Un hommage à Olivier de Magny :<br /> <br /> <br /> *<br /> <br /> <br /> *<br /> <br /> <br /> D’inspiration, cette fureur divine,<br /> Jamais ne peut un voyant s’abriter :<br /> Au fond de lui, se prend à miroiter<br /> Un univers que son coeur imagine.<br /> *<br /> De ces éclats que son esprit devine,<br /> Il fait des mots qu’il veut expliciter ;<br /> À les ouïr chacun est invité,<br /> C’est à cela que l’auteur les destine.<br /> *<br /> Il les répand par les champs et la ville,<br /> En palais noble et en demeure vile<br /> Où l’on s’éjouit de l’entendre chanter.<br /> *<br /> Puis il retourne en sa sombre cambuse,<br /> Car il attend la venue de la muse<br /> Pour nouveaux chants en ce monde enfanter.<br /> <br /> <br />  <br />
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T
Merci c'est gentil ça :)
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M
Ah ben oui, effectivement... du coup je lui fais faire un petit UP
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